Hôpital : urgence!!!

SAUVONS L’HÔPITAL PUBLIC

 La période des fêtes a été marquée par plusieurs événements dramatiques à l’hôpital. S’il convient de ne pas instrumentaliser ces drames humains et soutenir les familles, il est important de les replacer dans la situation plus globale de crise de l’hôpital public.  Le Parti socialiste a réitéré son attachement à l’hôpital public au cœur du système de santé, comme élément indispensable pour l’égalité d’accès aux soins et pour l’excellence du système de santé et réaffirme sa confiance dans l’efficacité et la qualité de ses personnels. 

Rappelons que la crise que traverse l’hôpital public est bien la conséquence directe des choix politiques des 6 dernières années. En effet, le gouvernement a organisé le déficit budgétaire des hôpitaux en faisant progresser leurs moyens moins rapidement que l’inflation.

En 2009, l’hôpital va finir l’année comme en 2008, avec un déficit de près d’un milliard d’euros. 20 000 emplois hospitaliers sont menacés. La droite semble maintenant s’étonner des problèmes de permanence des soins alors que c’est elle qui a supprimé les obligations des médecins en la matière avec la réforme Mattei de 2003.

 De plus, le projet de loi BACHELOT (HPST) va aggraver la situation de l’hôpital. C’est une dérive vers un hôpital « entreprise » qui se traduit très précisément par : la redéfinition des missions de service public hospitalier avec la participation indifférenciée des cliniques privées, une gouvernance de l’hôpital remettant en cause la démocratie sociale, sanitaire et locale, le développement de la rémunération individualisée des praticiens hospitaliers… 

Il m’apparaît très clairement nécessaire d’exiger le retrait de ce projet de loi et d’entamer un réel dialogue avec les acteurs de la santé. Je m’associe donc aux propositions du Parti socialiste qui va prendre l’initiative d’une concertation avec tous les acteurs soucieux de l’avenir de notre hôpital public et initier un plan de sauvegarde de l’hôpital  D’ores et déjà, le Parti Socialiste propose quelques pistes (voir ci-dessous).     

 

1 – Des marges de financements existent pour la santé (sécurité sociale et assurance maladie) : 

– Les niches sociales représentent, en 2008, 41 milliards d’euros : un réexamen de leur bien-fondé s’impose. Par ailleurs, les niches fiscales représentent 75 milliards d’euros, soit au total près de 115 milliards d’euros.

– La loi TEPA concernant les heures supplémentaires coûte aux finances publiques 5,5 milliards d’euros ; elle détruit en outre des emplois au moment où le chômage s’accroît et contribue ainsi  à la décélération de la masse salariale globale.

– La Cour des Comptes a souligné que la non-taxation des stock-options et des parachutes dorés représente un manque à gagner de 3,5 milliards.

– Le dossier de la progressivité des cotisations sociales au travers notamment  de l’éventuelle fusion impôt sur le revenu / CSG doit être réouvert.  

2 – Un autre financement de l’hôpital est à rechercher :

– Il manque 800 millions d’euros aux hôpitaux publics alors que les restitutions liées à l’application du bouclier fiscal, qui ne concernent que les plus fortunés des Français, représentent plus de 500 millions d’euros. Il faut envisager un plan d’apurement de la dette des hôpitaux publics.

– Il convient par ailleurs d’envisager un mode de financement plus intelligent des hôpitaux, afin de revenir sur les effets pervers de la tarification à l’activité et des critères conduisant à une recherche systématique de rentabilité. 

3 – Il faut conforter le rôle de l’hôpital public avec une organisation adaptée aux besoins, et non pas dictée par la pénurie supposée et organisée des moyens.En réponse tant au contenu du projet de loi qu’aux problèmes mis en exergue par les événements dramatiques, le Parti socialiste propose de :

– Renforcer la démocratie sanitaire et sociale (élus, professionnels, associations de patients)

– Respecter les droits des malades, notamment en termes d’information– Maintenir et améliorer le maillage territorial : nous devons refuser de déshabiller l’hôpital public sous prétexte – souvent plus supposé qu’avéré – de sécurité sanitaire, et organiser la coopération plutôt que la concurrence entre établissements

– Reconnaître et valoriser le travail des professionnels (autre mode de rémunération des praticiens hospitaliers, tenant compte de la pénibilité et des conditions de travail ; reconnaissance du travail des infirmières en commençant par l’équivalence légitime de leur diplôme à bac+3.)

– Mettre en place une vraie politique de formation continue, sans laquelle les erreurs peuvent se multiplier– Maintenir le réseau des SAMU et SMUR au plus près des patients, en refusant l’idée implicite de la ministre sur une régionalisation des SAMU.

-Rechercher des solutions relatives à l’organisation globale des soins et à la coopération avec la médecine de ville.

Ce plan de sauvegarde poursuivra les objectifs de l’égal accès aux soins pour tous et de la préservation de l’hôpital public au cœur de l’excellence du système de santé. Il s’inscrira aussi pleinement dans nos réflexions sur le plan de relance dans son volet relatif aux services publics. 

3 comments for “Hôpital : urgence!!!

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