Intervention d’Eric Chamault, lors du débat sur les orientations budgétaires 2016, du Conseil municipal du 24 mars 2016.
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
L’élaboration du budget 2016 s’établit dans un contexte national difficile
Oui, nous sommes en période de crise économique ! Et bien entendu, le pays ne peut pas sortir de cette période sans efforts
Efforts demandés à l’ensemble des citoyens et nous y avons tous participé
Efforts fournis par l’Etat, de son côté, de plus de 18 milliards d’économies
Et dans ce contexte, Monsieur le Maire, les collectivités territoriales seraient exonérées de ces efforts ?
Et dans cette situation difficile, notre ville ne devrait pas participer à ce combat pour réduire les déficits ?
Et pourquoi ces efforts sont-ils demandés ?
Nommons les responsables, pointons les responsabilités !
Qui a commencé la diminution des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales ?
Rappelez-vous que c’est le Gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN, sous Jacques CHIRAC, qui a engagé un nouveau volet de la décentralisation de notre pays, ce qu’on a appelé plus tard « l’acte II de la décentralisation » des années 2003-2004. Cela a effectivement donné lieu au renforcement des compétences, des domaines d’intervention des différentes collectivités locales.
Le problème, c’est que les ressources financières pour assumer ces compétences n’ont pas été transférées intégralement et l’on comprend qu’un tel déséquilibre financier a vite amené le système au bord de la rupture.
De ce point de vue, l’asphyxie financière, débutée sous le Gouvernement RAFFARIN, s’est aggravée en 2010 sous la Présidence de Nicolas SARKOZY et le gouvernement de François Fillon, approuvé par la majorité parlementaire de l’époque dont vous faisiez partie M. Gonzalès. Ne vous dérobez pas !
Mais plus grave encore : qui a endetté notre pays ? Qui a laissé une dette publique de plus de 1700 Milliards d’euros en 2012 : près de 600 Milliards d’euros, soit un rythme historique de 120 Milliards par an : Nicolas SARKOZY et François FILLON !
Il faudrait 10 ans pour la rembourser. 10 ans pour rembourser cette dette UMP. Nous ne pouvions laisser cela aux générations futures.
Alors oui, le Président HOLLANDE a demandé des efforts au pays, à chacun d’entre nous.
Il nous apparait donc juste d’opérer un effort à l’échelle nationale et que chacun y prenne sa part, collectivités territoriales comprises, y compris Villeneuve le Roi.
Mais si effort il y a, il doit être justement réparti : La politique de l’Etat est claire en la matière. Il faut de la péréquation. Et péréquation il y a eu : Globalement 69% des 36 641 communes voit leurs dotations cloîtrent en 2016.
Il paraît bien normal que les collectivités contribuent ainsi au règlement du chaos budgétaire que connaît notre pays, qui paye des décennies de laisser-aller financier due aux différentes politiques de droite.
J’ajoute que les futures propositions des candidats UMP/les républicains, qu’il s’agisse de N. Sarkozy, F Fillon, A. Juppé, vont tous dans le sens d’une ponction drastique sur les dotations des collectivités territoriales sans communes mesures avec celles d’aujourd’hui.
Concernant vos orientations budgétaires pour 2016 : que de mots creux, de formules passe-partout : « rechercher constamment l’efficacité », « optimiser la qualité du service public… »…mais après…
- Je vois surtout la poursuite d’opération déjà engagées… (il serait temps pour la rue Paul Vaillant Couturier)
- Je vois une opération démesurée et couteuse ; le centre administratif du bord de l’eau : 20 millions d’euros !
- Et je vois un passage bien politicien sur la sécurité. Vous ne manquez pas d’air, Monsieur le Maire, vous qui avez voté en tant que député la suppression de près de 10000 policiers et gendarmes. Et bien ce Gouvernement va en recruter près de 10000. Voilà la différence entre la gauche et la droite.
- Vous mettez en avant votre police municipale. Police qui coûte très cher au contribuable et dont nous ne voyons pas très bien l’efficacité. Aussi, je vous demande l’organisation d’un audit sur son action au regard des moyens déployés.
Et concernant la demande d’armer votre police avec des armes létales, c’est-à-dire qui peuvent tuer, je partage totalement la position du préfet : je n’ai pas confiance dans vos agents et dans son chef c’est-à-dire vous Monsieur le maire.
En résumé je dirais que j’observe au travers de ce document, que c’est une équipe municipale à bout d’idées et de souffle qui votera un budget 2016 sans idées et sans souffle.