Présidence Hollande : le début du changement

Le 15 mai 2012, François Hollande est devenu officiellement le septième président de la République française. Dans son discours prononcé à l’Élysée lors de la passation de pouvoir, le chef de l’État a rappelé le mandat qu’il a reçu des Français le 6 mai : redresser la France dans la justice. En politique intérieure, ce redressement a commencé dès les premiers pas du nouvel exécutif.

 1/ Renouer avec la République exemplaire

 Dès les premiers instants de son quinquennat, le président de la République a imprimé le style de sa présidence : simplicité, sobriété, exemplarité.

 > Le rassemblement des Français et la mobilisation des forces vives de la Nation ont été les thèmes centraux de sa journée d’investiture : en rendant hommage à Jules Ferry, père de l’école gratuite et laïque et à Marie Curie, grande scientifique, Française venue d’ailleurs, deux fois Prix Nobel, François Hollande a honoré une France ouverte, volontaire, créative, tournée vers l’avenir. Avec François Hollande, la confiance a remplacé le repli sur soi et la frilosité des dernières années.

 > L’exemplarité et la confiance, c’est aussi ce qui caractérise la composition du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, celui-ci est strictement paritaire. Il mêle expérience et renouvellement : aux côtés de personnalités chevronnées, le président de la République et le Premier ministre ont choisi de faire confiance à une nouvelle génération d’élus reconnus pour leurs compétences. Parmi les symboles de cette nouvelle équipe, le retour d’un ministère des Droits des femmes, abandonné lors de la présidence Sarkozy, et la création d’un ministère de plein exercice chargé du redressement productif, priorité économique et sociale du quinquennat. 

 > Dès le premier Conseil des ministres, le 17 mai, le président de la République et le Premier ministre ont réaffirmé un principe clair : les ministres sont nommés pour servir et non pour se servir. Tous les membres du gouvernement ont signé une Charte de déontologie qui encadre strictement les possibilités de conflits d’intérêts, réaffirme le principe de la solidarité gouvernementale et prescrit des comportements personnels irréprochables et sobres. Selon la volonté de Jean-Marc Ayrault, les ministres qui ne respecteraient pas ses principes quitteront immédiatement le gouvernement. Autre décision : la baisse des rémunérations du président de la République et des membres du gouvernement

 2/ Répondre aux urgences et rendre le changement visible
 En fonction, le gouvernement s’est mis au travail pour concrétiser les engagements présidentiels.
 Rendre à la jeunesse la place qui doit être la sienne, la première
> Une concertation a été lancée sur la réforme des rythmes scolaires. Un élève français a 144 jours de classe par an contre une moyenne européenne de 180 jours. Résultat : ses journées de travail scolaire sont trop chargées et il perd en concentration et en compréhension. À l’issue de la concertation, des nouveaux rythmes scolaires seront adoptés dans l’intérêt des élèves et des enseignants.
 > Pour les jeunes, le Premier ministre a également annoncé la création prochaine d’une caution solidaire permettant d’accéder à la location sans passer par la garantie parentale. Pour des dizaines de milliers d’étudiants ou de jeunes travailleurs, ce dispositif constituera une chance d’enfin accéder au logement.
  Autre annonce emblématique qui marque la confiance du gouvernement dans la jeunesse : l’abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Pour la droite, l’accueil en France d’étudiants originaires d’autres pays était un danger ; pour nous, il est une chance : la venue de ces étudiants renforce l’attractivité de notre culture, de notre modèle universitaire tout en participant au dynamisme économique de notre pays.
 > Mesure phare de la campagne de François Hollande, le contrat de génération permettant l’embauche d’un jeune dans l’entreprise tout en maintenant un senior pour le former sera également mis en œuvre dans les premiers mois.
  Répondre à l’urgence sociale
> En 2007, la droite avait commencé le quinquennat en renforçant le bouclier fiscal des familles les plus aisées. Pour le pouvoir d’achat de plus de cinq millions de familles modestes, Jean-Marc Ayrault a annoncé que l’allocation de rentrée scolaire sera augmentée de 25 % dès la rentrée prochaine.
 > Même souci de justice sociale avec le lancement de la concertation préalable au décret de retour au droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt et qui ont leurs annuités.
 > Autre engagement bientôt concrétisé : la tenue à l’automne d’une Conférence sociale nationale lors de laquelle sera notamment négociée le coup de pouce au SMIC et l’adoption d’une loi qui obligerait les grands groupes industriels à chercher un repreneur quand ils veulent se séparer d’une activité. Engagement du candidat Hollande devant les ouvriers d’Arcelor-Mittal de Florange pendant la campagne présidentielle, cette loi serait la première étape de la stratégie de redressement productif au cœur du projet du président de la République.
 Renouer avec une conception exigeante de l’État et du service de l’État
> Pour lutter contre les rémunérations abusives dans la sphère publique, le Premier ministre a également annoncé la signature prochaine d’un décret créant un éventail maximal de 1 à 20 pour les rémunérations des dirigeants des entreprises publiques. Dans la conception de l’État de François Hollande, l’exemple doit venir d’en haut.
 > Parallèlement, le chef du gouvernement a tenu à rappeler son attachement au service public et au travail des fonctionnaires dans notre pays. La règle aveugle de la RGPP sera abandonnée au profit d’une approche secteur par secteur, grâce à laquelle l’efficacité des services publics et de l’action de l’État sera évaluée.
 Enfin, une urgence, un symbole : après la censure du Conseil constitutionnel, une nouvelle loi condamnant fermement le harcèlement sexuel sera voté au plus vite.

  Pratiques démocratiques, jeunesse, redressement économique et social, une semaine après sa prise de fonction, le gouvernement Ayrault donne tout son sens au slogan de la campagne présidentielle : le changement, c’est vraiment maintenant.

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